Provenance
– Collection de don Sébastien Gabriel de Bourbon et Bragance, infant d’Espagne et de Portugal (Rio de Janeiro, 1811-Pau, 1875).
– Confisqué en 1835, no 146 de l’inventaire (pub. Mercedes Águeda Villar, ” La colección de pinturas del infante D. Sebastián Gabriel “, Boletín del Museo del Prado, III, no 8, 1982, p. 112).
– Déposé au Musée national de peinture et de sculpture (Museo de la Trinidad, inv. M.T. 298), puis restitué à l’infant Sébastien Gabriel.
– Donné à José Madrazo y Agundo (Santander, 1781-Madrid, 1859), élève de David, peintre du roi Charles IV, directeur du musée du Prado et de l’Académie des Beaux-Arts de San Fernando.
– Par héritage, collection de son fils, Pedro Madrazo y Kuntz (Rome, 1816-Madrid, 1898), peintre et historien de l’art, directeur du Musée national de peinture et de sculpture.
– Collection de l’infant don Sébastien Gabriel de Bourbon et Bragance (no 1172 du catalogue).
– Par héritage, collection de son fils, don Pierre de Bourbon d’Espagne, duc de Durcal (Madrid, 1862-Paris, 1892).
– Sa vente, Paris, Drouot, maître Escribe, experts Haro frères et Bloche, 3 février 1890, lot 3.
– Bretagne, collection particulière depuis 1956.
Exposition
1876, Pau, Catalogue abrégé des tableaux exposés dans les salons de l’ancien asile de Pau appartenant aux héritiers de feu Mgr l’Infant don Sébastien de Bourbon et Bragance, sans num.
Œuvres en rapport
Lithographié par Antonio Guerrero sous la direction de José de Madrazo vers 1827.
Notre tableau provient d’une des plus importantes collections de peinture ancienne du XIXe siècle constituée par l’infant don Sébastien Gabriel de Bourbon et Bragance. Issu d’une branche cadette des Bourbons d’Espagne, descendant à la fois du roi Charles III d’Espagne et de Piettre III de Portugal, l’infant Sébastien est un amateur éclairé, peintre à ses heures, mécène, membre d’honneur de l’Académie Royale de San Fernando dès 1827 et ami du peintre José Madrazo qui s’occupe de sa collection ainsi que de celle musée royal du Prado. Le prince ayant embrassé la cause carliste, le gouvernement libéral le déchoit de ses droits successoraux en 1835 et prononce la confiscation de ses biens, plus tard restitués. Notre toile passe alors dans la collection de José Madrazo, puis chez son fils Pedro, également grand ami de l’infant tout comme son frère, le célèbre peintre Frederico Madrazo. Le tableau est ensuite rendu au prince qui s’installe en France après la révolution de 1868.
Datant de 1623 environ, Saint Pierre en prison était réalisé par le Guerchin soit à Rome, ce que le sujet semble confirmer, soit dès son retour à Cento cette même année. La composition s’inspire de celle, antérieure de quelques années, de Salomé visitant Saint Jean Baptiste en prison. Mais ici, l’artiste se concentre entièrement sur la figure de l’apôtre et son regard dirigé par delà la fenêtre de la geôle. À ses barreaux, le Guerchin oppose la clé que tient Saint Pierre et qui semble faite du même métal. Un dessin du maître, conservé à l’University Art Museum de Princeton, pourrait constituer la première pensée de notre œuvre. Saint Pierre y est représenté écrivant et un visage apparaît entre les barreaux, peut-être celui d’un ange venu le délivrer. Cette œuvre constitue une belle redécouverte dans le corpus de l’artiste.
Nous remercions M. Nicholas Turner, spécialiste de l’artiste, d’avoir confirmé l’authenticité de notre tableau.
