Élève de Jean-Paul Laurens, il se lie d’amitié avec Henri Martin. Peintre et illustrateur, il crée aussi des ensembles décoratifs Art Nouveau. La complicité entre les deux artistes illustre le rapprochement qui s’opère entre les Arts Décoratifs et les Beaux – Arts à la fin du XIXe siècle. Ses encadrements Art Nouveau sont en osmose avec les œuvres d’Henri Martin. Les cadres en acajou sculpté d’ombelles, de pavots ou de motifs simples aux proportions élégantes, souvent à vue cintrée, sont un prolongement de la peinture et non pas une délimitation destinée à isoler celle – ci de son environnement. Les végétaux sculptés partagent ou complètent la symbolique des peintures qui étaient présentées, et parfois même conçues au sein d’un ensemble qui mêlait le décor à la peinture, à la sculpture et à l’ameublement, dans des programmes décoratifs cohérents.

La figure de Rêverie Automnale semble se fondre dans la forêt qui l’entoure, absorbée dans ses pensées et abandonnée, son corps suivant la ligne des arbres, eux-mêmes se courbant sous son appui, créant une osmose entre figure humaine et paysage. Toutefois Henri Martin ne se contente pas d’une impression mélancolique, mais complète celle-ci par une exécution libre, dans des tons chauds et purs d’orangé, de jaune, de bleu et de vert, comme un dernier rayon de soleil frappant avant la nuit.